CONTEXTE

  Décembre on utilise pour la première fois le mot SIDA et on identifie les groupes à risque : homosexuels, toxicomanes, hémophiles et Haïtiens. Le Syndicat Général de l’Education Nationale (C.F.D.T.) renouvelle son soutien au C.U.A.R.H. dans sa lutte pour l’abrogation de la loi anti-homosexuelle. Au 31 décembre 48 cas de Sida sont recensés en France.
  L’évêque de Strasbourg, Mgr Elchinger, refuse de louer une salle à l’occasion du Congrès ILGA. Il avait déclaré peu auparavant que les homosexuels étaient des infirmes.
  Gisèle Halimi et Robert Badinter obtiennent le 27 juillet, conformément à la promesse du candidat François Mitterrand, la dépénalisation de l’homosexualité (abrogation de l’alinéa 2 de l’article 331 du Code pénal ; loi du 4 août 1982 ; l’article 331-2 qui établissait une différence de majorité entre hétéros et homos est abrogé ;
  -31 décembre 1982 : vote de la loi instituant le remboursement de l’IVG.

EVENEMENTS

  18 septembre rassemblement Tour Saint-Jacques en soutien à Marie-Andrée pour le procès de ses violeurs acquittés aux assises de Créteil (22-23 septembre).
  18 octobre fête de lesbiennes pour le soutien à L’Intempestive, Collectif pour l’organisation d’un réseau lesbien, 28 rue Dunois, un homme, à qui l’entrée du lieu avait été refusé, tire à bout portant sur une lesbienne (Françoise Bobin) avec une carabine 22 long rifle.
  24 octobre rassemblement rue Dunois par le Comité international de dénonciation politique du viol et de toute violence sexiste contre « le crime politique contre la classe des femmes » après l’agression de Françoise Bobin.

CREATIONS

  31 octobre 15 associations homos se regroupent pour former le Comité homosexuel et lesbien d’organisation des États généraux des homosexualités CHLOEGH -, du 28 octobre au 1er novembre.
  "Fémin’autres" est née de la rencontre de 6 femmes pour constituer un réseau de solidarité dans la création d’entreprise.
  25 septembre création du Comité international de dénonciation politique du viol et de soutien à Marie-Andrée Marion par des Lesbiennes Radicales ; sit-in devant le Palais de justice et barrage de la rue de Rivoli.
  création du comité de soutien à Éliane Morissens, lesbienne belge, révoquée en décembre 81 après sa participation à une émission de télé où elle déclarait qu’on lui avait refusé la direction d’une école parce qu’elle était lesbienne (81 et 82).
  ouverture du resto l’Intempestive par des LR, dans le quartier des Halles (jusqu’en octobre 82).

PARUTIONS

  Amazones d’hier lesbiennes d’aujourd’hui revue d’échange, d’information et de réflexion politique avec une emphase sur le lesbianisme radical, Montréal n°0 mars, collectif fondateur : Ginette Bergeron, Ariane Brunet, Danielle Charest, Louise Turcotte.
  Mai, Les Lesbianaires, revue de presse du Centre de documentation et de recherches sur le lesbianisme radical, Bruxelles, n°1.
  Féminin pluriel, Paris, revue lesbienne, n°1, directrice de publication : Nathalie Lecuppre ; à la Garenne Colombes.

  Lesbia, outil d’expression pour les lesbiennes, revue de la visibilité lesbienne, Paris, n°1 décembre, Catherine, Chantal, Christiane, Nathalie et Stéphanie, directrice de publication : Chantal Douessin ; devient Lesbia Magazine en 1989.
  CRIF, Centre de recherches, de réflexions et d’information féministes, n°1 automne, Paris.
  Douze ans de Femmes au quotidien, 1970-1981 Douze ans de luttes féministes en France, 4e trimestre, publié par La Griffonne (association loi 1901) en supplément à l’Agenda-Femmes 1982.
  Chroniques aiguës et graves, publication bimensuelle de Diabol’amantes, collectif de lesbiennes radicales, n°1 automne.
  15 janvier n° 1 d’Espaces bulletin de liaison et d’information entre lesbiennes radicales.