Texte B2

vendredi 2 mars 2012
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"Un peu partout des regroupements de lesbiennes…"

Tract, Paris, 8 mars 1980

Un peu partout des regroupements de lesbiennes surgissent. Beaucoup d’entre nous faisons ou avons fait partie du mouvement féministe dans lequel cependant nous n’avons pas trouvé une réflexion lesbienne à propos de notre vécu, et ce dans la plupart des actions et élaborations. Le pouvoir hétéro se faisait à travers la parole et les choix.

Nous voulons ces regroupements non-mixtes par rapport aux groupes homos puisque au-delà d’une oppression commune, nos vécus et notre histoire vis-à-vis de machisme et de la phallocratie marquent beaucoup aujourd’hui la différence de nos acquis et de nos objectifs.

Nous voulons créer nos espaces et rechercher une parole commune, plurielle et lesbienne, qui seule permettra d’avoir un échange et une solidarité entre nos différentes luttes.

A travers notre spécificité de lesbiennes, nous parlons de nos vécus, nous découvrons leur sens politique, nous réfléchissons collectivement, pour prendre conscience de notre force et élaborer des pensées qui nous feront sortir dans la rue, nous exprimer et créer un mouvement qui seul nous fera reconnaître : dans la rue, au travail et partout dans cette société où le pouvoir phallocratique et hétéro essaie de nous asphyxier ! En effet, la violence phallo se déchaîne quand les mecs comprennent que nous, lesbiennes, sommes un danger pour l’existence du machisme et du pouvoir hétéro !

DECHIRONS NOTRE SILENCE ! REPRENONS NOTRE VIOLENCE

La violence a toujours été le monopole des mecs, qui l’utilisent contre les femmes, tantôt comme protection, tantôt comme agression pour qu’elles restent soumises et sans corps. Ils nous disent de rester “sages” pour mieux nous “protéger” !! Et notre silence complice n’est en fait qu’une intériorisation de cette oppression que nous subissons chaque jour. Nous voulons sortir de ce schéma machiste qui nous a fait longtemps perdre conscience de notre réalité.

Nous voulons exprimer notre violence inhibée souvent niée par la majorité des femmes et qui existe en dehors de toute identification au système mâle. Cette violence doit s’exercer “sans peur et sans reproche” pour affirmer et revendiquer notre différence radicale, dans notre choix de vie en tant que lesbiennes.

LESBIENNES NOUS AVONS UNE PAROLE PARTOUT !
A VIOLENCE PHALLO, VIOLENCE LESBIENNE !
IL Y A DES LESBIENNES PARTOUT, MEME DANS LA RUE !

Nous prendrons la rue le 8 Mars pour dénoncer une fois de plus toutes les discriminations qui nous frappent, affirmer nos objectifs et nos désirs. Ce jour là notre solidarité s’exprimera avec le féminisme dans ce qu’il a de plus radical : lorsqu’il se donne comme objectif premier l’abolition du patriarcat sous toutes ses formes. En reconnaissant le mouvement comme moteur unique de ses luttes, dans sa dynamique propre, dans sa parole plurielle, il s’oppose à toute forme d’organisation, de parti ou autre concept d’avant-garde dont se réclament certains groupes.

Par sa monopolisation du sigle MLF, la forme d’organisation qu’il propose, la pratique du discours unique qui s’inscrit dans le pouvoir hétéro et fait appel à la violence institutionnalisée et physique pour s’imposer, les mots d’ordre ouvertement anti-féministes qu’il revendique, le groupe Psychépo -Alias Femmes-Hebdo- cherche à détruire les fondements du féminisme. Plus encore, en faisant du lesbianisme une prétendue substitution du père-fils-frère, la transition d’un épanouissement dont la finalité serait la bisexualité, ce groupe le réduit à un appendice du Système Mâle et le nie comme alternative sexuelle et politique.

EMANCIPATION LESBIENNE !
NOUS COMUNIQUONS SEULEMENT AVEC DES FEMMES
HONNI SOIT QUI MALE Y PENSE

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lundi 2 mars 2020

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